XXe siècle, les vitraux de Jeanne d'Arc
En 1929, pour le 500e anniversaire de la Bataille de Patay livrée par Jeanne d'Arc, une souscription a permis de faire réaliser deux vitraux dédiés à la Pucelle par l'atelier Lorin à Chartres.
Quant à la représentation en images de Jeanne d'Arc, il existe plusieurs courants. D'un côté, Jeanne est décrite par les historiens Quicherat et Michelet comme héroïne républicaine, alors que s'annonce la guerre de 1870, puis en guerrière vengeresse, comme le fera p. ex. Maurice de Boutet de Montvel dans sa représentation de la Bataille de Patay (à voir aussi dans le musée « Effet de Cerf » à Patay), alors que pointe à l'horizon la Première Guerre Mondiale. D'un autre côté, Jeanne d'Arc est dépeinte pieuse, en attitude de prière ou contemplant ses apparitions (encore M. Boutet de Montvel), alors qu'une démarche de canonisation est en cours. Ainsi, à Patay, sur deux vitraux de l'église, on voit sur l'un (21), Jeanne agenouillée communiant, et sur l'autre Jeanne réconfortant un soldat anglais mourant (22). Comme tous les saints, elle porte une auréole, signe de sa récente canonisation (1920). Par contre, sur les vitraux de la Cathédrale Sainte Croix à Orléans, datant de la fin du XIXe siècle, Jeanne d'Arc ne porte pas d'auréole, le processus de sa canonisation, initiée par l’Église au milieu du XIXe siècle n’étant pas encore achevé. Il ne convenait pas trop alors de montrer Jeanne guerrière, ce qui peut expliquer d'ailleurs l’absence totale d'évocation de la Bataille de Patay sur les dix vitraux de la Cathédrale d' Orléans relatant pourtant toutes les étapes marquantes de sa vie.
Comme événement plus récent, on peut signaler que le 15 août 1944, un train de munitions explosa dans la gare de Patay brisant toutes les vitres de la commune ainsi que les vitraux de l'église, sauf les deux dédiés à Jeanne d'Arc. Les vitraux tombés, représentant divers scènes et personnages religieux, furent remplacés après la guerre par des vitraux à motifs géométriques.