Jean d'Orléans, comte de Dunois et Mortain, dit Dunois ou « le bâtard d'Orléans », est un noble et un militaire français né en février 1403 et mort le 24 novembre 1468 au château de Lay, près de Paris.
Fils naturel de Louis Ier d'Orléans, le duc dont l'assassinat déclenche à terme la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, le bâtard d'Orléans s'engage dans les rangs des Armagnacs et prend parti pour le roi Charles VII.
Lors du siège d'Orléans (1428-1429), en l'absence de ses deux demi-frères, le duc Charles d'Orléans et le comte Jean d'Angoulême retenus prisonniers des Anglais, Jean le bâtard devient le chef militaire de la maison d'Orléans, rameau de la dynastie royale des Valois. Il s'illustre ainsi en tant que compagnon d'armes de Jeanne d'Arc.
Jean d'Orléans obtient par la suite les comtés de Dunois et de Longueville, respectivement en 1439 et 1443. Il demeure connu comme l'un des chefs militaires de la guerre de Cent Ans.
En 1389, Mariette d'Enghien, dame de Wiege et de Fagnoles, fille de Jacques d'Enghien, seigneur d'Havré et de Jacqueline de Saint-Aubert, épouse Aubert le Flamenc, seigneur de Canny et de Varenne, conseiller et chambellan de Charles d'Orléans.
Maîtresse de Louis, duc d'Orléans (1372-1407), fils cadet de Charles V et frère tout-puissant de Charles VI, elle lui donne un fils illégitime, prénommé Jean. L'enfant est élevé dans la famille légitime de son père aux côtés de son demi-frère Charles d'Orléans, et notamment, dans les premières années, sous la direction de l'épouse de celui-ci, Valentine Visconti (1366-1408), comtesse de Vertus. Cette pratique est d'usage courant à l'époque dans les familles nobles ou de lignage royal.
Il est souvent désigné sous les vocables « le Bâtard d'Orléans » (au moins jusqu'à l'épopée johannique) puis « Dunois » (raccourci de son titre comtal, à partir de l'obtention de celui-ci).
Dès 1422, Jean le bâtard d'Orléans embrasse la cause de Charles VII, dépossédé de son royaume à la suite du traité de Troyes (1420) et réfugié à Bourges (d'où son surnom de « roi de Bourges »).
Jean se distingue de bonne heure par sa vaillance : à 25 ans, il battit, avec 1 600 hommes, sous les murs de Montargis, 3 000 Anglais commandés par lord Warwick, lord Suffolk et Sir John de la Pole.
Lors du siège d'Orléans (1428-1429), le bâtard d'Orléans assume de facto le rôle de chef militaire de la maison d'Orléans, rameau de la dynastie royale des Valois, puisque le duché d'Orléans est privé de ses dirigeants légitimes. En effet, les deux demi-frères du bâtard, le duc Charles d'Orléans et le comte Jean d'Angoulême, demeurent prisonniers des Anglais. Le commandement des centaines d'hommes d'armes dépêchés par Charles VII afin de protéger la capitale du duché incombe ainsi au futur comte de Dunois. Le bâtard ne paraît pas encore jouer de « rôle proprement politique » en ce temps bien qu'il siège au Conseil royal à partir de l'année 1428.
Jean devient un compagnon d'armes de Jeanne d'Arc dès sa venue devant Orléans assiégée, participant à nombre de ses faits d'armes. Il participe à la levée du siège puis contribue à la victoire de Patay en 1429.
Le bâtard d'Orléans s'illustre encore après la disparition de la Pucelle. En 1432, il réduit la ville de Chartres, et en 1436 il reprend conjointement avec le comte Arthur de Richemont la ville de Paris sur les Anglais. Il reçoit en récompense, le 21 juillet 1439 le titre de grand chambellan de France avec les honneurs de prince légitime. Il domine alors le Conseil du roi, appuyé par la clientèle de Yolande d'Aragon, belle-mère du roi.
Toutefois, Dunois se montre mécontent du peu d'efforts consentis par Charles VII pour obtenir la libération de son demi-frère Charles d'Orléans, prisonnier des Anglais depuis la bataille d'Azincourt. Par conséquent, il entre dans une conspiration tramée par Georges de la Trémoille contre CharlesVII et participa en 1440 à la Praguerie, révolte féodale à laquelle prit également part le Dauphin (futur Louis XI). Il reçoit ensuite le pardon du souverain.
Il participe aux sièges de Gallardon et de Dieppe ainsi qu'à celui d'Harfleur (celui de 1450). En 1444, le roi le nomme son lieutenant général ; à peine revêtu de cette haute dignité, il expulse les Anglais de la Normandie par la victoire de Formigny, et le siège de Caen en 1450; la même année, il conquiert la Guyenne, occupée aussi par les Anglais.
Après la mort de Charles VII, Dunois, mécontent de son successeur, entre dans la Ligue du Bien public en 1465. Lors du siège de Paris, il reçoit au château de Beauté les notables de la capitale dont il exige la reddition. Mais ceux-ci, menacés par les agents de Louis XI, ne cèdent pas. Dunois négocie le traité de Conflans, et, rentré en grâce, préside le conseil de réformation pour le bien public, dit Conseil des Trente-Six. Réconcilié avec Louis XI, il fait de cet organe un fidèle instrument du pouvoir royal.
Dunois meurt le 24 novembre 1468 à Lay et est inhumé près de sa femme à la chapelle Saint-Jean-Baptiste de Notre-Dame de Cléry.
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