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Les conséquences d'une guerre de Cent Ans.
La guerre de Cent Ans a été un affrontement majeur, avec un aspect politique, l’affrontement des lignages cousins de France et d’Angleterre pour la possession du royaume de France, ce qui fait que le conflit est à la fois un conflit familial mais aussi un conflit européen, chaque camp étant allié avec les voisins de son adversaire, par exemple la France alliée avec l’Ecosse, et l’Angleterre alliée avec la Savoie.
Il y a aussi un aspect démographique : à terme, le royaume de France, dix fois plus riche et plus peuplé que l’Angleterre, ne peut que gagner, mais l’Angleterre peut résister parce cette supériorité démographique est contrebalancée par la guerre civile, qui empêche le royaume de France de rassembler toutes ses forces, ou par la peste noire, qui sévit par accès à partir de 1348, bien davantage meurtrière en France qu’en Angleterre.
Le royaume de France, bien moins centralisé que l’Angleterre, est également plus facilement touché par les affrontement entre lignages locaux, même si, in fine, la victoire française est favorisée par l’affrontement sanglant de la guerre des Deux Roses en Angleterre.
Contraint de s’adapter ou de périr, le pouvoir français s’est adapté : on passe d’une conception du pouvoir à la manière du bon roi saint Louis à une politique qui inspirera Machiavel. Au lendemain de la guerre de Cent Ans, la France est plus riche, unifiée et plus puissante militairement qu’au début : ce sera le début des guerres d’Italie. La période forme aussi le terreau de la Réforme : contesté par les réformistes du Concile de Bâle, les papes, affaiblis par le Grand Schisme, réussirent toutefois à supprimer la possibilité même de réunir un concile, qui était pourtant le lieu ou pouvait s’exprimer le désir de réforme du monde laïc. Cette réforme qui ne pouvait plus se faire dans l’Eglise se fera dès lors hors d’elle et contre elle.